Dans l’univers automobile, tous les moteurs ne se valent pas en termes de fiabilité. Certains blocs moteur se sont malheureusement illustrés par leurs défauts récurrents, générant des coûts de réparation importants et des désagréments considérables pour leurs propriétaires. Voici notre sélection des cinq motorisations les plus problématiques du marché, à éviter absolument lors de l’achat d’un véhicule d’occasion. (J’insiste sur le « notre » ces avis sont basés sur notre expérience terrain mais n’est pas une vérité absolue ..)
1. PSA 1.2 PureTech (EB2) – Le cauchemar de la courroie humide
Le moteur 1.2 PureTech de PSA (Peugeot, Citroën, DS, Opel) figure en tête de notre classement des motorisations les moins fiables. Ce bloc essence, pourtant moderne et performant sur le papier, souffre de défauts majeurs qui peuvent conduire à la casse moteur complète.
Les problèmes récurrents :
- Courroie de distribution humide : Principal défaut de ce moteur, la courroie baigne dans l’huile moteur et se détériore prématurément, provoquant des ruptures catastrophiques
- Surconsommation d’huile excessive pouvant atteindre plusieurs litres entre deux vidanges
- Défaillances des bougies d’allumage et problèmes d’allumage récurrents
- Jeu excessif sur le vilebrequin entraînant des vibrations et une usure prématurée
- Usure générale prématurée de l’ensemble des composants internes
Ces défauts concernent toutes les versions, y compris les variantes turbocompressées de 110 et 130 chevaux. Les réparations peuvent facilement dépasser le coût d’un moteur de remplacement, rendant certains véhicules économiquement irréparables.
2. PSA 1.6 THP (EP6 DT) – La fragilité du downsizing
Le 1.6 THP de PSA illustre parfaitement les limites du downsizing poussé à l’extrême. Ce moteur essence suralimenté, censé offrir les performances d’un V6 avec la consommation d’un quatre cylindres, s’est révélé être un piège pour de nombreux automobilistes.
Les défaillances caractéristiques :
- Chaîne de distribution fragile qui s’étire et finit par rompre, provoquant la destruction complète du moteur
- Problèmes de joint de culasse récurrents nécessitant des réparations coûteuses
- Faiblesse de la pompe d’injection haute pression sur les modèles antérieurs à 2013
- Risque de casse moteur particulièrement élevé après 100 000 kilomètres
- Coûts d’entretien prohibitifs pour maintenir le moteur en état de marche
La complexité de ce moteur rend les interventions particulièrement onéreuses, avec des factures pouvant atteindre plusieurs milliers d’euros pour des réparations courantes.
3. Renault 1.2 TCe (H5Ft) – L’innovation mal maîtrisée
Renault a voulu révolutionner le segment des petites cylindrées avec son 1.2 TCe turbocompressé. Malheureusement, cette motorisation s’est rapidement révélée problématique, multipliant les pannes et les immobilisations.
Les principaux dysfonctionnements :
- Défaut de segmentation majeur entraînant une perte d’étanchéité des cylindres
- Consommation excessive d’huile moteur nécessitant des appoints fréquents
- Chaîne de distribution bruyante et sujette à l’usure prématurée
- Fusion des soupapes d’échappement due à des problèmes de refroidissement
- Défaillances du capteur de turbo provoquant des pertes de puissance brutales
Ces problèmes se manifestent souvent dès les premiers kilomètres et s’agggravent rapidement, rendant le véhicule peu fiable au quotidien.
4. BMW N47 – L’exception allemande qui confirme la règle
Même les constructeurs réputés pour leur fiabilité peuvent parfois décevoir. Le moteur diesel N47 de BMW en est la parfaite illustration, prouvant que la fiabilité légendaire de la marque bavaroise n’est pas systématique.
Les faiblesses identifiées :
- Chaîne de distribution particulièrement fragile qui se détend et finit par rompre sans prévenir
- Risque de casse moteur instantanée lors de la rupture de la chaîne
- Coûts de réparation prohibitifs typiques de la marque premium
- Intervention préventive nécessaire tous les 80 000 à 100 000 kilomètres
- Diagnostic complexe nécessitant un outillage spécialisé
La réputation de BMW rend ces défauts d’autant plus préjudiciables, car ils contrastent fortement avec l’image de qualité véhiculée par la marque.
5. Renault 1.9 Dci 120 cv – Monté sur Mégane, Scenic Espace jusqu’en 2004
Même si les derniers modèles circulant avec ce moteur datent de 2004, je vois encore bien trop souvent ce moteur circuler et je me dois de vous mettre en garde contre celui-ci !
Les problèmes récurrents :
- Usure des coussinets de bielle: entrainant la casse moteur par usure du vilebrequin
- Turbocompresseur fragile nécessitant des remplacements fréquents
- Casse moteur: souvent lié aux problèmes cités au dessus
Ces défauts se manifestent souvent de manière brutale, laissant peu de temps aux propriétaires pour réagir avant la panne majeure.
Comment éviter ces pièges ?
Pour éviter ces motorisations problématiques lors de l’achat d’un véhicule d’occasion :
Vérifiez systématiquement :
- L’historique d’entretien complet du véhicule
- Les rappels constructeurs effectués ou non
- L’état des pièces d’usure spécifiques à chaque moteur
- La présence de bruits anormaux lors de l’essai
Privilégiez :
- Les véhicules avec un carnet d’entretien suivi
- Les motorisations ayant fait leurs preuves sur le long terme
- Un contrôle technique récent et sans défauts majeurs
Méfiez-vous :
- Des prix anormalement bas qui peuvent cacher des vices
- Des véhicules récents avec un kilométrage très élevé
- Des moteurs ayant subi des réparations importantes
Conclusion
Ces cinq motorisations illustrent parfaitement les risques liés à l’achat d’un véhicule d’occasion sans vérification approfondie. La course à la réduction des cylindrées et à l’amélioration des performances a parfois conduit les constructeurs à développer des technologies insuffisamment matures, au détriment de la fiabilité.
L’achat d’un véhicule équipé de l’une de ces motorisations n’est pas nécessairement rédhibitoire, mais il convient d’être parfaitement conscient des risques encourus et de prévoir un budget conséquent pour l’entretien et les réparations éventuelles. Dans tous les cas, un diagnostic approfondi par un spécialiste avant l’achat reste la meilleure protection contre les mauvaises surprises.




